Fibromyalgie, limiter l’encrassage

 

 

La fibromyalgie est une maladie complexe et invalidante. Elle se caractérise par une douleur généralisée de l’appareil locomoteur, une grande fatigue, une altération du sommeil, des difficultés cognitives et une altération de l’humeur (anxiété, dépression). Selon le professeur Seignalet, père de l’alimentation hypotoxique, la fibromyalgie serait une maladie d’encrassage. A la faveur d’une hyperperméabilité de la muqueuse intestinale, fragilisée par une présence bactérienne surabondante, des molécules bactériennes et alimentaires mal digérées passeraient dans la circulation sanguine, allant se fixer sur les muscles et tendons, provoquant l’inflammation à l’origine des douleurs et de la fatigue. Si chaque cas est bien évidemment particulier et doit faire l’objet d’un protocole propre et adapté, il est des règles générales qui peuvent être adoptées par toute personne souffrant de fibromyalgie. La naturopathie considère que la maladie est une manifestation du corps qui cherche  à éliminer des déchets qui s’accumulent. La première des règles à observer est de limiter, par l’alimentation, l’encrassage de l’organisme.

Supprimer les aliments industriels :

L’encrassage évoqué par le professeur Seignalet survient au fil du temps, ce qui explique que bien souvent la fibromyalgie se déclare à l’âge adulte, à la faveur d’une alimentation trop industrielle. Que reproche-t-on exactement à ce type d’alimentation ? Non seulement elle est souvent trop grasse, trop sucrée et trop salée, mais surtout elle contient des substances, des additifs, exhausteurs de goût, colorants, conservateurs, épaississants, qui non seulement n’ont aucun intérêt nutritif mais participent également à l’encrassement. Comment ?  très bonne question, je vous remercie de me la poser…🤓 Dans un article paru dans la revue « Autoimmunity reviews », deux chercheurs ont établi que des modifications de la perméabilité intestinale étaient corrélées aux additifs alimentaires. Ils précisent que le glucose, le sel, les émulsifiants, les solvants organiques, le gluten et les nanoparticules souvent utilisés dans l’industrie agro-alimentaire impactent les jonctions serrées ainsi que la perméabilité intestinale. Le rôle des jonctions serrées est d’assurer le passage dans le sang des nutriments issus de l’alimentation et d’interdire le passage des molécules indésirables, une sorte de barrière sélective. Les jonctions serrées sont mises à mal par les matières indésirables ingérées. C’est ainsi que des substances pathogènes se retrouvent dans la circulation sanguine, atteignent les cellules (des muscles et des tendons). Le système immunitaire est alors activé en réponse à ces « agressions », l’inflammation s’installe. La suppression dans l’alimentation de tous les produits transformés est la garantie de  supprimer une source d’encrassage importante et l’opportunité de rétablir la symbiose intestinale.

Supprimer le sucre :

Une alimentation luttant contre la fibromyalgie devra également limiter, voire supprimer le sucre. Cet exhausteur de goût naturel a vu sa consommation multipliée par 10 ou 15 en près d’un siècle en France. Le sucre agit de deux manières sur l’organisme : il l’acidifie, ce qui à terme peut entraîner une déminéralisation, et a une fonction pro-inflammatoire. En effet, la consommation de sucre entraîne une augmentation du taux d’interleukines et de TNF-alpha, molécules pro-inflammatoires fabriquées par nos globules blancs qui traduisent une excitation du système immunitaire qui, sur-sollicité, s’épuise. Une consommation excessive de sucre impacte également notre microbiote intestinal : les bactéries « amies » se nourrissent de fibres et de prébiotiques, tandis que les bactéries pathogènes se nourrissent de sucre et de glucides raffinés. L’augmentation de bactéries pathogènes au détriment de « bonnes » bactéries est à l’origine de la dysbiose intestinale et participe à l’hyperperméabilité intestinale et donc à l’inflammation. Il convient donc de réduire drastiquement notre consommation de sucre en se tournant vers des alternatives plus digestes et moins inflammatoires. La difficulté réside dans le fait que le sucre se cache sous différentes formes et est souvent utilisé dans les préparations prêtes à l’emploi (sauces, soupes en briques, plats cuisinés…). Là encore le « fait-maison » est la solution pour maîtriser sa consommation de sucre.

Supprimer le gluten :

Il est évident qu’en cas d’intolérance, la suppression pure et simple s’impose. Cependant, il peut, même dans les autres cas, être intéressant de réduire sa consommation de gluten. Il est à noter que le blé, par exemple, que nous consommons aujourd’hui n’a rien à voir avec celui cultivé il y a 100 ans. En effet, sous le coup de mutations visant à augmenter sa rentabilité, le blé est passé d’une structure de 7 paires de chromosomes à 14 voire 21 paires et son taux de gluten a doublé en un siècle. Dans le même temps notre système digestif n’a pas évolué et n’est pas « équipé » pour digérer ces molécules. Les acides aminés contenus dans le gluten, prolamine et glutamine, empêchent la dégradation complète du gluten par les enzymes digestives. Il en résulte des résidus encrassant l’intestin et participant, encore, à l’hyperperméabilité intestinale et donc à l’inflammation. La suppression du gluten contribue également à diminuer la production de citokynes pro-inflammatoires responsables de maladies cardiaques, de certains cancers et impliquées dans la survenue de maladies chroniques telles que… la fibromyalgie.

En supprimant ainsi ces quelques sources importantes d’encrassage, on permet à l’intestin de retrouver un certain équilibre et on participe à la réduction de l’inflammation. Cette première étape ouvre la voie à un rééquilibrage alimentaire qui saura combattre l’inflammation mais surtout apporter les nutriments nécessaires pour lutter contre la fibromyalgie…. mais cela fera l’objet d’un autre article…

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