Pourquoi les régimes ne marchent pas ?

 

Le printemps arrive et avec lui son cortège de régimes miracles qui promettent une perte de poids spectaculaire en un temps record. Et comment ne pas y croire ? En effet, l’industrie publicitaire nous matraque du matin au soir d’images de corps parfaits, nous promettant une vie belle et épanouie si seulement on voulait bien faire l’effort de faire un petit régime … Alors, on prend sur soi et on s’interdit telle ou telle catégorie d’aliments, on se prive, on se frustre et éventuellement on arrive à perdre quelques kilos. Mais dés le retour à nos vieilles habitudes, ils reviennent … Alors pourquoi les régimes ne peuvent pas avoir des résultats durables et ne marchent pas ? Je vous explique tout ça…

 

C’est quoi un corps idéal ?

Il faut d’abord tordre le cou à cette croyance qui nous incite à penser que nous devons TOUS ressembler à ces images retouchées présentant des silhouettes parfaites, sans le moindre capiton. Ces corps n’existent pas ! C’est à grand renfort de Photoshop que l’on voudrait nous faire croire qu’une femme n’est désirable que si elle rentre dans du 36, que pour être sexy un homme doit nécessairement avoir des abdos en tablette de chocolat. Tout cela ne correspond pas du tout à la réalité. La réalité c’est que chaque personne a une morphologie qui lui est propre, avec une densité osseuse propre, des longueurs de membres propres, des volumes musculaires propres et que si vous êtes une femme de 1.65m, vous n’aurez jamais, quelques soient vos efforts, le corps de Gisèle Bunchen… désolée.

Mais d’abord, c’est quoi un poids idéal ? Pour établir si une personne est en surpoids, voire en obésité, on calcule son IMC (indice de masse corporelle), qui s’obtient en divisant son poids en kgs par sa taille au carré. L’indice obtenu est un indicateur de votre état de santé et des risques éventuels de maladies associées à des problématiques de poids.https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/surpoids-obesite-adulte/calcul-imc-bilan-medical

Pour autant, cette technique de calcul n’est qu’un indicateur qui doit être adapté. En effet, que penser du résultat par un troisième ligne du Top 14 ? Il serait assuré qualifié d’obèse présentant des risques accrus de diabète et de  maladies cardiovasculaires ! Cet indice est donc fiable … mais pas absolu.

 

Connaître ses besoins :

De même, il est important de connaître les besoins de son corps. Ces besoins dépendant de l’âge de la personne, son sexe, son activité, sa taille, son poids. Pour les hommes, les besoins caloriques journaliers sont évalués entre 2400 et 2700 calories, tandis que pour les femmes ils se situent entre 2000 et 2400 calories.

Une fois que l’on a conscience que notre corps a certains besoins nutritionnels auxquels ont doit absolument répondre et que les normes auxquelles on croit devoir répondre ne sont que des « images », on comprend que le poids idéal est tout simplement celui dans lequel on se sent bien, celui auquel notre organisme fonctionne bien, en harmonie, tout simplement.

Pourquoi les régimes ne peuvent pas marcher :

La plupart des régimes prônent une restriction. Qu’elle soit lipidique, glucidique ou calorique, tous les régimes tendent à interdire une catégorie d’aliments. Or le principe même de la restriction va à l’encontre de notre nature profonde.

En effet, une chercheuse américaine, Tracy Mann, a identifié 3 causes principales expliquant pourquoi les régimes ne fonctionnent pas. Ce n’est pas une question de volonté, et ça, c’est bon pour le moral !

3 causes  :

  • La première cause est métabolique. Le corps humain est incroyable machine d’adaptation. Lorsqu’il reçoit moins de calories qu’à l’accoutumée pour fonctionner, il va entrer en mode « survie ». Ainsi, en période de disette, notre organisme va privilégier le travail des fonctions vitales et ralentir les autres fonctions non essentielles. Cela lui permet de faire face à des périodes prolongées sans apport calorique suffisant, en maintenant l’essentiel des fonctions vitales. On le voit dans l’émission « Koh Lanta » où les participants réduits à pêcher et cueillir leur pitance dans un milieu hostile, constatent une fonte musculaire, une grande fatigue, des difficultés de concentration, sans parler des problèmes intestinaux. Mais c’est en étudiant leurs problèmes de santé à leur retour à la vie normale que l’on comprend les impacts d’une telle restriction : boulimie, hépatite, infarctus intestinal, troubles du sommeil, dépression …

Face à une telle restriction calorique, le corps va réagir et vouloir compenser dès le retour à « la normale ». Ainsi, lorsque l’on reprend une alimentation aux apports caloriques normaux, l’organisme va, en prévision d’une possible prochaine disette, mettre en réserve toutes les calories ingérées et constituer des stocks de lipides qui se traduisent par … des amas graisseux.

 

  • La seconde cause est hormonale. Lorsque l’on perd du poids et donc de la masse graisseuse, cela entraîne une modification des taux hormonaux. Ainsi, un déséquilibre se crée car l’hormone de satiété, la leptine, diminue, tandis que l’hormone de la faim , la ghréline, augmente. C’est pourquoi, pendant des décennies, aux états-unis, on a prescrit de la leptine en complémentation alimentaire aux personnes qui souhaitaient perdre du poids. C’est avec beaucoup de méfiance qu’il faut envisager une  telle démarche car augmenter artificiellement les taux de leptine n’est pas sans danger sur la santé. Cette hormone intervient dans d’autres processus, notamment l’absorption intestinale, la reproduction et la réponse inflammatoire. Dès lors, recourir à la leptine pour « leurrer » son organisme n’est définitivement pas une bonne idée !

 

  • La dernière raison est neurologique. Notre cerveau n’est simplement pas programmé pour lutter contre la nourriture. Restreindre son alimentation de façon drastique comme dans l’émission de TV « The Biggest loser » est contre nature et va à l’encontre de notre impératif biologique de survie.  Dans cette émission, les candidats doivent perdre un maximum de poids en un minimum de temps. Ainsi, leurs rations journalières sont 500 à 800 calories inférieures à celles d’une personne suivant une alimentation normale.  Or, notre organisme vise la survie et le développement. Il n’est pas du tout naturel pour lui d’envisager de se priver. C’est l’une des raisons neurologiques de la difficulté à suivre un régime restrictif : on n’est pas faits pour ça ! Une autre raison est qu’en se privant de la sorte, on induit  une plus grande conscience de la nourriture.  Justement parce que nous en sommes privés, elle devient plus attirante, plus odorante, irrésistible. Cela s’explique par le fait que lorsque nous consommons des aliments nous éprouvons du plaisir et sécrétons notamment de la dopamine, hormone du plaisir immédiat. Admettons que vous vous apprêtez à savourer un éclair au chocolat, vous voyez cette pâtisserie, la sentez puis la goûtez. Toutes ces expériences sensorielles sont autant de vecteurs de la dopamine. En gros, lorsque nous goûtons un aliment et l’aimons, nous sécrétons de la dopamine. Lorsque nous sommes amenés à manger à nouveau de cet aliment, rien qu’en le voyant nous éprouvons du plaisir, en le sentant, nous sécrétons de la dopamine… avant même de l’avoir mangé. Cela active le système de récompense qui sécrète la dopamine. Dès lors, quand vous suivez un régime restrictif, vous court-circuitez ce système, vous vous sentez frustré et malheureux, parce que vous n’avez pas eu votre dose de dopamine.

 

Mais alors, que faire ? Baisser les bras ? Pas du tout, mais pour perdre du poids, il faut d’abord se connecter à ses émotions, identifier les causes à l’origine de la prise de poids, comprendre comment se construit notre relation à la nourriture et quels sont les besoins de notre corps pour bien fonctionner. Tout cela se fait sur le long terme, accompagné d’un naturopathe … mais ça, on en parle dans un prochain article.

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